Comment les Pays-Bas ont réduit le pic d’affluence | Keolis
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Réduire l'affluence aux heures de pointe dans les transports publics aux Pays-Bas

Comment les Pays-Bas ont réduit le pic d’affluence | Keolis
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Publié le7 JUIN 2022
AuteurKeolis
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Afin de réduire l’affluence aux heures de pointe, notamment pour respecter la distanciation exigée par la crise de Covid-19, les opérateurs de transports publics des Pays-Bas ont intensifié leur coopération avec les acteurs de l’enseignement au niveau national, régional et local avec Keolis Nederland qui a piloté la mise en œuvre de ce dispositif.

«  Il ne faut jamais gâcher une bonne crise !  » 

«  Il ne faut jamais gâcher une bonne crise !  », disait Winston Churchill. La crise de Covid-19 a été l’occasion pour les Pays-Bas de s’attaquer au problème de surcharge dans les transports en commun aux heures de pointe. Les opérateurs des transports publics s’étaient déjà rapprochés des établissements scolaires pour réfléchir à un échelonnement des horaires de cours, afin de réduire l’affluence dans les transports en commun en heure de pointe. Cependant, cette initiative n’avait généré que des résultats modestes, jusqu’à ce que la crise du Covid-19 change radicalement la donne et rende indispensable l’étalement du nombre de passagers dans les transports.

La stabilisation de la pandémie a levé ces obligations, pourtant les initiatives des établissements scolaires se sont poursuivies sur la base de volontariat. En effet, un changement culturel a eu lieu et il est devenu naturel pour les opérateurs de transports publics et les acteurs de l’éducation de se coordonner au mieux pour réduire les heures de pointe. Tout aussi notable, les autorités nationales et régionales elles-mêmes ont adhéré à cette démarche et sont devenues motrices dans le maintien des initiatives visant à échelonner le transport des passagers. 

Les heures de pointe : source d’insatisfaction

L’affluence aux heures de pointe a toujours été source de coûts pour les opérateurs et de mécontentement pour les passagers. Ces situations provoquent des dépenses conséquentes, des perturbations et une baisse du confort à bord des transports publics. Ces problèmes sont bien sûr exacerbés lors des périodes d’affluence, alors que les voyageurs sont les plus nombreux. 

Mieux gérer l’affluence en temps réel, une nécessité en temps de crise sanitaire

Lors de la crise sanitaire, les opérateurs de transports publics se sont rapprochés des professionnels de l’éducation afin de réduire au maximum les heures de pointe. Car même si de nombreux voyageurs ont opté pour le télétravail, beaucoup d’élèves et d’étudiants ont continué à utiliser les transports en commun pour se rendre à leur établissement. Dès lors, il était logique de se coordonner avec le secteur de l’éducation pour éviter une surcharge des réseaux. 

Jeune étudiant badgeant son titre de transport à l'entrée d'un autobus

Un groupe de travail national entre les parties prenantes

Au début de l’année 2020, un groupe de travail national a été créé, composé de représentants des ministères de l’Éducation et des Transports, des opérateurs de transports publics et des instances représentatives de l’enseignement (lycées et universités). Mandaté pour coordonner les contributions au nom des Opérateurs des Transports Publics Néerlandais, Keolis Nederland a mené les négociations.  

Mise en place d’un accord-cadre national contraignant

Le groupe de travail est parvenu à un accord-cadre national contraignant soutenu par le gouvernement avec trois principes directeurs : 

- La mise en place obligatoire, au niveau local et régional, d’une coordination entre les opérateurs de transports publics et les acteurs du secteur de l’éducation pour lisser les heures de pointe,

- La possibilité de conclure des accords régionaux et locaux sur mesure, tenant compte des situations locales,

- L’obligation de mettre en place un dispositif d’échelonnement comme spécifié dans l’accord-cadre national, et, dans l’éventualité d’un échec, de parvenir à un accord négocié avec les acteurs du secteur de l’éducation.  

Des effets… durables

En 2020 et 2021, les effets du télétravail et le partenariat renforcé avec le secteur de l’éducation ont produit des résultats remarquables : les heures de pointe ont disparu totalement et l’heure de pointe a été ramenée à un niveau raisonnable. Keolis Nederland a ainsi vu à Utrecht une baisse très significative des perturbations dues à une trop forte affluence, ainsi qu’une forte amélioration du confort des passagers durant ce qui était avant réputée comme l’heure de pointe. Des progrès qui ont également permis d’améliorer la rentabilité et de pouvoir réorienter une partie des ressources vers les périodes de creux afin d’améliorer l’offre de transport public tout au long de la journée.  

Cependant, l’affluence remonte dans certains endroits, du fait de l’allègement des mesures sanitaires et de la reprise de la vie «  normale  », ce qui fait craindre le retour de pics plus élevés. En effet, bien qu’un nombre significatif d’établissements scolaires continuent d’échelonner les horaires de début et de fin des cours, d’autres ont repris leur mode de fonctionnement habituel. 

Réduire le pic d’affluence : une problématique qui perdure

Au niveau national comme au niveau régional, nombre de parties prenantes ont adopté de meilleures pratiques durant la crise et travaillent activement à la création de cadres «  post-Covid-19  » durables. Cependant, au vu de l’immense tâche à laquelle est confronté le secteur de l’éducation pour rattraper le retard dû à la pandémie, force est de constater qu’il n’y a plus, en 2022, la même volonté politique de contraindre à l’étalement des horaires de cours. Et, au-delà, un nouvel enjeu apparaît consistant à devoir réduire de nouvelles heures de pointe (les mardis et jeudis sont devenus les jours de plus grande fréquentation après la crise sanitaire), générés par les trajets vers les lieux de travail. Compte tenu de la nature plus fragmentée des acteurs et parties prenantes dans les secteurs publics et privés, cette tâche est complexe et des stratégies sont en phase d’élaboration au sein du ministère des Transports et de plusieurs autorités régionales. 

Des efforts à poursuivre

Le pic d’affluence : un incontournable du quotidien ? Keolis Netherlands et les autres opérateurs néerlandais ont démontré qu’une coopération constructive peut changer cette réalité. Mais l’exemple néerlandais montre également que le passage d’un modèle fondé sur l’obligation à un modèle dépendant du volontariat peut remettre en cause les avancées constatées. 

Aujourd’hui, un large mouvement, réunissant des parties prenantes et les autorités, œuvre pour resensibiliser tous les acteurs au réel besoin de mieux maîtriser le trafic général et les trajets des passagers en heure de pointe. Des discussions sont en cours et «  l’aplanissement du pic d’affluence   » est désormais entré dans le langage courant. 

Ce type d’accords en faveur d’une mobilité durable peut être mis en place dans de nombreux pays à travers le monde, dès lors qu’ils sont adaptés aux besoins locaux, construits sur une relation de confiance et qu’ils donnent lieu à une compréhension mutuelle entre les opérateurs de transports publics, les parties prenantes et les autorités. 

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