Urbanloop : des capsules ferroviaires pour un transport durable, avec Keolis

Contexte : Repenser la mobilité urbaine pour éviter la congestion routière 

Pour limiter l’usage de la voiture individuelle dans les villes, la recherche de nouvelles solutions de mobilités s’accélère. Entre transport collectif et individuel, entreprises et universitaires travaillent sur une solution à faible empreinte carbone pour relever le défi de la transition écologique.

L’innovation : Urbanloop, un transport durable et polyvalent pour la ville

Derrière le nom d’Urbanloop se cachent des capsules autonomes pour une ou deux personnes, effectuant des déplacements sur rail autour de bâtiments, de maisons, de quartiers... Ces trajets forment des boucles et comportent des « stations en dérivation », des voies parallèles pour les passagers qui souhaitent descendre ou monter. À la façon d’une autoroute, cette architecture permet de gérer l’arrêt des passagers qui arrivent à destination sans perturber ceux qui continuent leur trajet. Les capsules en station sont ainsi disponibles pour les passagers suivants. Bien qu’ayant une vocation publique et partagée, ce mode de transport durable se rapproche sensiblement d’un véhicule personnel : un « mini-métro » avec une vitesse moyenne de 30 km/h tout au long du trajet et une vitesse de pointe de 50 km/h. 

Urbanloop met à disposition des usagers de nombreuses cabines, inversant le postulat habituel du transport public : ce n’est plus l’utilisateur qui attend le véhicule mais l’inverse. Sans temps d’attente, sans arrêt ni correspondance, la mobilité urbaine devient ainsi aussi fluide que fiable.

Avec un minimum d’emprise foncière – la largeur d’un trottoir pour une voie simple et d’une demi-route pour une voie double – Urbanloop permet de constituer des voies vertes tout en partageant l’espace avec d’autres formes de mobilité douces comme la marche ou le vélo. Plusieurs usages sont envisageables, par exemple en semi-urbain ou sur les voies ferrées non utilisées de la SNCF. En outre, des capsules pourraient servir à d’autres fonctions et acheminer des colis, des ordures ménagères, etc. 

À Nancy, un territoire d’un hectare est aujourd’hui dédié aux tests, avec le déploiement de deux boucles de 400 et 800 m, sur lesquelles une capsule a réalisé le record du monde de la plus faible consommation énergétique au kilomètre en mai 2021. 

JO de Paris 2024 : la phase pilote en situation réelle

Accueillant cinq sites olympiques, l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines sera la première à tester Urbanloop, lors des JO de Paris 2024. Le démarrage des essais est prévu fin mai, d’abord sans voyageur, puis en situation normale et d’urgence. La mise en service débutera une fois l’homologation attribuée par les pouvoirs publics.

« Saint-Quentin-en-Yvelines Terre d’innovation », partenaire du projet avec Keolis, garantit le foncier et la partie infrastructures. Keolis intervient à plusieurs niveaux pour déployer Urbanloop et exploiter cette offre de transport. D’abord, en formant le personnel pour que, dès le début des expérimentations, les techniciens sur site prennent en charge l’ouverture et la fermeture des stations, la gestion du courant électrique, l’opérabilité de l’infrastructure (absence de déchets sur les voies par exemple) et la maintenance des capsules.

Durant les JO de Paris 2024, des agents d’accueil viendront renforcer l’effectif pour informer et guider les usagers dans l’utilisation de ce mode de transport d’un nouveau genre.

La supervision sera quant à elle réalisée à distance depuis Paris. Si un usager rencontre un problème, un opérateur doit pouvoir lui répondre et régler l’incident à distance, en envoyant au besoin un agent terrain à l’instar d’un ascenseur.

Les partenaires impliqués dans le projet

Urbanloop est né d’un projet mené par Jean-Philippe Mangeot, professeur d’informatique et de réseaux industriels, avec ses étudiants à l’Université de Nancy. D’autres établissements comme l’École des Mines de Nancy ont rapidement rejoint le projet. Keolis s’est également impliqué et a conseillé les ingénieurs d’Urbanloop dans la définition du service, son exploitation ainsi que les aspects de sécurité et de maintenance. 

C'est ce qu'explique Jean-Philippe Mangeot : « Dès le début du projet en 2021, Keolis a mis en place des ateliers d’experts sur plusieurs problématiques comme la définition de l’offre de services ou encore les exports de maintenance et de sécurité vers l’exploitant. Grâce à ce partenariat, nous avons pu développer un prototype pour les JO de Paris 2024. Nous espérons que cette vitrine internationale suscitera l’intérêt par-delà les frontières et permettra le déploiement d’Urbanloop ».

Plusieurs actionnaires ont rejoint le projet, comme l’université de Lorraine, la métropole du Grand Nancy ou encore la région Grand Est.

Les prochaines étapes : déployer Urbanloop sur le territoire

Après les JO de Paris 2024, Urbanloop poursuivra son expérimentation en situation réelle à Saint-Quentin-en-Yvelines sur une durée totale de 17 mois. Cela permettra de valider le concept et de l’améliorer pour des déploiements à plus grande échelle. La métropole du Grand Nancy s’est déjà portée candidate. Début 2027, une boucle de 7 km transportera 40 capsules dans l’agglomération. 

Urbanloop étant particulièrement adapté à la desserte des zones péri-urbaines, des études sont en cours avec les collectivités pour relier des zones industrielles ou des zones d’activités économiques. 

Enfin, un développement international est envisagé en Europe de l’Est et au Moyen-Orient. 

Une promesse de transport durable et sécurisé qui n’a pas fini de révolutionner la mobilité urbaine !