À Lille, un banc d’essai en atelier pour tester les métros

Modernisation des infrastructures pour améliorer l’offre de transports

Il y a quarante ans, le métro de Lille fut le premier métro automatique du monde. Depuis quelques années, avec l’augmentation de la fréquentation du réseau, la Métropole Européenne de Lille a lancé un plan d’investissement pour doubler sa capacité, augmenter ses performances et étendre ses lignes.

Pour l’exploiter correctement, il était nécessaire de disposer d’une voie d’essai pour tester les rames des métros automatiques, notamment pour les opérations de maintenance . Mais la taille et les contraintes des infrastructures ne permettent pas de disposer d’une voie réservée à ces essais.

Afin de surmonter cet obstacle, Keolis Lille Métropole, opérateur des transports urbain et la Métropole européenne de Lille (MEL), ont imaginé une solution innovante : la mise en place d’un banc d’essai qui fonctionne comme un tapis roulant mécanique. 

Le cahier des charges a été établi dès 2010 et c’est la société Spherea Test & Services qui a été retenue pour réaliser cet équipement technique de très haut niveau. Les études de conception ont débuté en 2016 et les tests du produit ont été effectués en 2021. 

Innovation : un banc d’essai qui reproduit les conditions de roulage

Le principe du banc d’essai est simple : une voie longue de 26 mètres fonctionne comme un tapis roulant mécanique capable de simuler la majorité des situations rencontrées par un train. Sous ce train, le tapis adopte les configurations de fonctionnement (accélération, freinage, arrivée en station, …) permettant d’effectuer la majorité des tests de maintenance : épreuves d’endurance, recherche de panne, contrôles de sécurité, étude des « pannes fugitives » (pannes temporaires et récurrentes), etc. Par la suite, d’autres mises en situation comme les tests de vitesse supérieure à 36 km/h ou les passages de virages sont réalisées sur voie réelle, dans l’autre atelier du réseau.

Des opérations simplifiées et plus légères

Le banc d’essai allège les infrastructures nécessaires aux tests qui se déroulent, dans l’espace contraint d’un atelier et non plus sur des voies en extérieur. Ce dispositif permet de conserver un niveau de qualité des essais comparable à celui obtenu sur voie réelle et de respecter les exigences de sécurité, de disponibilité et de performances requises pour le matériel roulant.

Une mise en service courant 2024

Les études de conception, la réalisation des équipements et la construction du banc ont nécessité plusieurs années : le banc d’essai mesure plus de 26 mètres de long et repose sur une fosse de 2 mètres de profondeur qui abrite le système complexe d’entraînement des rames. Le banc sera mis en service d’ici fin 2024.